Le discours du trône
C’est un rituel solennel, l’un des événements majeurs de la vie politique au Royaume-Uni : la Reine Élisabeth II prononce ce mardi 25 mai, le discours du trône devant les deux chambres du Parlement. Une allocution qui révélera le programme du gouvernement pour la prochaine législature.
Vingt jours après les élections législatives du 6 mai, le traditionnel discours du trône marque l’ouverture de la session parlementaire. Un événement mêlant folklore et austérité. Folklore, car ce discours est entouré d’un rituel très précis. Austérité, car les médias qui s’en sont procuré le texte, ont identifié l’austérité budgétaire comme ligne directrice.
Chaque fin d’année, ou après les élections législatives, le discours du trône expose l’agenda du Parlement et les projets de lois qui y seront discutés. Bien que le souverain prononce l’allocution, il n’en est pas l’auteur. Traditionnellement, ce sont le Premier ministre et son cabinet qui s’en chargent. Cette année, il a été écrit en concertation avec le vice-premier ministre, Nick Clegg.
Si le contenu du discours est fondamental, le rituel qui l’entoure est assez surprenant. La tradition n’a pas été dépoussiérée depuis le XVIème siècle. C’est donc en carrosse et flanquée de la cavalerie royale que la souveraine se rend du Palais de Buckingham jusqu’à Westminster. Pour l’occasion, Elisabeth II doit être vêtue du traditionnel manteau d’hermine, porter les bijoux d’apparat et ceindre sa tête d’une lourde couronne.
Arrivée à destination, la souveraine subit les outrages d’un parlement indépendant. La tradition veut que la chambre basse, les Communes, rechigne à lui obéir. Ils claquent donc la porte au nez du Black Rod, le fonctionnaire du Parlement venant les convoquer, qui doit alors frapper et faire une demande officielle. Les parlementaires le suivent ensuite jusqu’à la chambre des Lords. Du fond de la salle, ils assistent au “très gracieux discours” que sa majesté prononce, assise sur un trône.
Le contenu du discours est ensuite discuté au Parlement pendant cinq jours, selon un agenda précis. Seule la Chambre des Communes émet un vote sur le texte. S’il est accepté, le travail des parlementaires pourra alors vraiment commencé.
mbillon@france24.com
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Paru le 25 mai 2010 sur France 24
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