Le scandale des écoutes accapare la rentrée parlementaire

Le scandale des écoutes téléphoniques ne cesse de rebondir en Grande-Bretagne. Il a occupé lundi la première séance parlementaire de la rentrée. Scotland Yard envisage de rouvrir le dossier qu’il pensait avoir clos en 2007.

 

Andy Coulson, le responsable de la communication de David Cameron, s’est dit prêt à rencontrer la police pour s’expliquer sur l’affaire des écoutes téléphoniques du tabloïd britannique News of the World. Directeur de la rédaction de 2003 à 2007, il avait été forcé de démissionner à la suite de cette affaire. Pour l’heure, Scotland Yard estime qu’il n’y pas d’éléments nouveaux assez forts pour rouvrir le dossier.

 

Andy Coulson a toujours affirmé qu’il ignorait tout de ces écoutes lorsqu’il était en fonction. Mais un ancien journaliste de News of the World, Sean Hoare, a déclaré au New York Times la semaine dernière, que le directeur du tabloïd en avait connaissance et allait même jusqu’à les ‘’encourager activement’’. Le journaliste a d’ailleurs ajouté que ces pratiques étaient ‘’courantes’’ et s’appliquaient tant à la politique qu’aux sports ou aux people. Le tabloïd a rejeté ces allégations.

 

David Cameron a renouvelé sa confiance à son directeur de la communication. Lundi, devant les Communes, Theresa May, la Ministre de l’intérieur, a défendu la fiabilité de l’enquête menée par Scotland Yard en 2007.

 

Libéraux-démocrates et travaillistes réclament plus d’explications

 

En revanche, les parlementaires libéraux-démocrates se sont déclarés en faveur de recherches plus approfondies sur le rôle d’Andy Coulson, rejoignant ainsi la position de plusieurs membres du parti travaillistes. Les cinq candidats au leadership, notamment, demandent plus d’explications de la part du communiquant. D’autres, comme l'ancien ministre de l'Intérieur, Alan Johnson, vont même jusqu’à réclamer sa démission.

 

Certaines figures du Labour mettent en cause Scotland Yard. John Prescott, ancien vice-Premier ministre travailliste, lui-même victime de piratages, menace d’engager une action en justice contre la police pour ne pas avoir alerté les personnes sur écoute. Scotland Yard refuse de communiquer les noms de victimes qui sont en sa possession. Ed Balls, candidat à la direction du Labour, fait partie de ceux qui ont demandé à savoir si leur téléphone a été mis sur écoute.

 

Scotland Yard défend son travail de 2007, jugeant ses ‘’investigations solides’’, mais n’excluant pas de rouvrir le dossier si de nouveaux éléments en démontrent la nécessité. La première enquête avait mené à la condamnation du journaliste spécialiste de la famille royale de News of the World ainsi que d’un détective privé. Le directeur exécutif du New York Times, Bill Keller, a de son côté accusé la police britannique de détenir des ‘’preuves qu’elle a délibérément choisi d’ignorer’’.

 

Le parti conservateur voit dans l’insistance des travaillistes pour rouvrir cette affaire un moyen de déstabiliser la coalition.

 

Andy Coulson devrait rencontrer Scotland Yard dans les prochaines semaines. Le gouvernement espère ainsi ‘’clore cette affaire une fois pour toute’’.

 

mbillon@france24.com

 

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