Défense : possible coopération franco-britannique
La Grande-Bretagne et la France envisagent de mutualiser certains de leurs équipements militaires. Mais le projet est complexe, et ne suscite pas que de l’enthousiasme des deux côtés de la Manche.
Guy Teissier, coorganisateur de la 8ème université d’été de la défense qui s’ouvre lundi 13 septembre à Istres en France, a appuyé le projet de mise en commun des moyens de défense franco-britanniques dans un entretien accordé au Figaro. Une idée qui prolongerait le ‘’Green Paper’’ publié le 3 février 2010 par le ministère de la défense britannique. Le document proposait déjà d’explorer une mutualisation des capacités de défense.
Selon le député UMP français et président de la commission de la défense à l’Assemblée nationale, une coopération au niveau de la ‘’défense de la mer’’ est envisageable. Ce dispositif prévoit notamment que la France et la Grande-Bretagne ont chacun au moins un sous-marins immergé et non-repérable dans les eaux. La France avait proposé, dès février 2010, de ne mettre à demeure qu’un sous-marin, les deux pays se répartissant alors les patrouilles sous-marines. ‘’Cela permettrait d’éviter les redondances et de mettre en commun les moyens’’, explique Guy Teissier. A l’époque, le ministère de la défense britannique avait jugé ce projet politiquement inacceptable.
Le député envisage aussi une coopération en matière de défense aérienne. ‘’Pourquoi ne pas imaginer un porte-avion britannique avec une escorte française, ou le contraire ?’’ Un projet qu’il juge lui-même compliqué ‘’car les porte-avions transportent l’arme atomique’’, et qui ne pourrait donc fonctionner qu’en ‘’période de paix relative’’. ‘’En cas de crise, il faudrait que chacun puisse reprendre possession de sa propre dissuasion, car on ne peut pas partager le feu nucléaire’’, précise-t-il. Vendredi 3 septembre, les ministres de la défense britannique et français, Liam Fox et Hervé Morin, avaient déjà jugé ce projet irréaliste.
Le désir de coopération militaire franco-britannique n’est pas nouveau. Déjà le sommet de Saint-Malo réunissant Jacques Chirac et Tony Blair en 1998 l’évoquait. Aujourd’hui, la réduction de dépenses imposées par la crise pousse les gouvernements à trouver des solutions astucieuses. Liam Fox estimait, vendredi 3 septembre, que la France restait ‘’le partenaire naturel du Royaume-Uni en Europe’’.
mbillon@france24.com
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