Les syndicats s’accordent sur une série de ‘’grèves coordonnées’’
Au premier jour du congrès annuel des syndicats, le Trade Union Congres (TUC), qui se tient à Manchester du 13 au 16 septembre, les participants ont décidé de frapper fort en menaçant d’organiser de nombreuses grèves. Ils espèrent ainsi que le gouvernement reviendra sur ses projets de réductions budgétaires touchant le secteur public.
Les syndicats ont voté, lundi 13 septembre, un programme de ''grèves coordonnées'' visant à dénoncer la cure d’austérité du gouvernement de David Cameron. Le plan a été voté par 57 des 58 syndicats membres du TUC, représentant 6,2 millions de travailleurs britanniques. Il prévoit le recours ''à des grèves intersyndicales au niveau national et local pour s'opposer aux attaques contre l'emploi, les salaires et les services publics''.
Les syndicats estiment que les coupes budgétaires ne sont pas la bonne solution pour combler les déficits publics. Pour Brendan Barber, le secrétaire général du TUC, le gouvernement n’est pas un ''gouvernement de coalition mais de démolition'' qui a ''lancé une attaque sauvage et mal intentionnée contre les services publics''.
''Puisqu'il y a une attaque coordonnée contre nous, nous devons monter une réponse coordonné'', a lancé depuis la tribune Bob Crow, président du RMT (Rail Maritime and Transport), le syndicat des cheminots. L’organisation avait d’ailleurs entamé la vague de grèves dès dimanche 5 septembre. Aux côtés de la TSSA (Transport Salaried Staffs' Association), il avait appelé au débrayage pour protester contre les 800 suppressions de postes prévues dans le métro londonien.
''Convaincre le grand public''
Le plan d’actions coordonnées prévoit notamment un rassemblement à Westminster le 20 octobre prochain, jour où le chancelier George Osborne devrait annoncer le détail des coupes budgétaires. Une grève nationale devrait aussi être avoir lieu en mars, selon le Guardian.
Pete Dorey, spécialiste des syndicats à l'Université de Cardiff, a déclaré au Monde que la mobilisation risque d’être décevante. Les Britanniques ne voient pas d’un bon œil les avantages sociaux du secteur public. Les syndicats risquent donc de ne recevoir ''aucun soutien'', selon le professeur. Les fonctionnaires eux-mêmes pourraient hésiter avant de participer aux grèves : "Beaucoup d'employés ont tellement peur de perdre leur travail qu'ils préfèreront faire profil bas pour ne pas s'attirer d'ennuis", estime-t-il.
Le syndicat des pilotes d’avion de ligne, le Balpa, est le seul syndicat à avoir rejeté la motion. Selon son secrétaire général, Jim MacAuslan, la TUC se trompe en rejetant les coupes en totalité et ne parviendra pas à ''convaincre le grand public".
Le porte-parole du premier ministre a déclaré lundi que le gouvernement souhaitait établir un "véritable partenariat avec les syndicats'', tout affirmant qu'il ne reviendra pas sur son plan d'austérité.
Du côté du Labour, Harriet Harman, candidate à la direction, a assuré que le parti soutenait les syndicats dans leur bataille contre les réductions budgétaires. Quinze syndicats du TUC sont affiliés au Labour et peuvent donc voter dans l’élection interne dont les résultats seront connus le 25 septembre prochain. La majorité d’entre eux a déjà apporté son soutien à Ed Miliband.
mbillon@france24.com
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