Non, ils ne sont pas près de 2 millions de jeunes écoliers britanniques à requérir des ‘’soins éducatifs spéciaux’’. La Grande-Bretagne n’a pas à rougir de sa jeune génération ! Mais elle devrait peut-être avoir honte de grossir le nombre d’enfants ‘’à problèmes’’ sur son sol. C’est en tout cas ce que dit un rapport de  (The Office for Standards in Education, Children's Services and Skills) un organisme chargé d’évaluer le système éducatif britannique.

La directrice des études d’Ofsted, Christine Gilbert, estime que 25% des enfants diagnostiqués comme requérant une ‘’attention spéciale’’ n’ont en fait besoin que d’un ‘’meilleur enseignement et d’un soutien éducatif plus important’’. Huit-cent-cinquante-milles enfants, de la maternelle au lycée, seraient donc faussement désignés comme ayant des problèmes de comportements, psychologiques ou même un handicap par leurs propres établissements.

Cet excès de zèle serait de bonne volonté selon Ofsted. Le but serait de permettre aux élèves de connaître une marge de progression plus importante, puisqu’ils seraient d’abord évalués en dessous de leurs véritables capacités. L’organisme estime que la volonté de récolter plus de fonds ne constitue pas une ‘’motivation évidente’’ de la part des écoles.

Malgré l’auréole que l’Ofsted pose sur leurs têtes, les syndicats tempêtent. L’union nationale des enseignants (majoritaire) a notamment qualifié ce rapport d’ ’’insultant et inexact’’.

Les professeurs estiment que leurs responsabilités ont augmenté à mesure que le nombre d’écoles privées et publiques a diminué. En Angleterre, leur nombre est tombé de 1197 en 2000 à 1054 en 2010. Plus d’enfants en classe signifie moins de temps à accorder à chacun. Le gouvernement de coalition s’est cependant engagé à ne pas ‘’fermer plus d’écoles que nécessaire’’.

Finalement, Ofsted veut faire avaler leur propre remède aux enseignants, une morale digne des fables de La Fontaine : non, la fin ne justifie pas les moyens.

mbillon@france24.com

© Photos, Droits réservés