Mervyn King, coach de vie des syndicats britanniques

Le gouverneur de la banque d’Angleterre a tenu, mercredi 15 septembre, un discours qui n’engageait pas à l’espoir devant un parterre de syndicats réunit en congrès à Manchester. Reste à savoir si un discours aux accents alarmistes motivera les troupes ou les désespérera.

 

Si Mervyn King avait dans l’idée de calmer les syndicats au lendemain du vote du programme de ''grèves coordonnées'', c’est raté. Le gouverneur de la banque d’Angleterre n’a pas trouvé les mots qu’il fallait pour les apaiser au second jour de leur congrès annuel, Trade Union Congres (TUC).

 

Mais essayait-il vraiment ? ''Vous avez tous les droits d’être colère ?'', a-t-il lancé sur la scène de Manchester. ''Nous avons laissé les choses nous échapper'', a-t-il renchérit en parlant de la pire récession que la Grande-Bretagne a connu depuis 50 ans. "Beaucoup de jeunes voient leur avenir compromis'', a-t-il ajouté.

 

Et pour anéantir les dernières illusions des syndicalistes, Mervyn King ajoute que "personne ne peut prédire les secousses - voire même les tempêtes - qui pourraient affecter l'économie", et qu "il y a des incertitudes considérables concernant les perspectives tant aux Etats-Unis que dans la zone euro".

Devant les mines certainement déconfites de l’assistance, le gouverneur de la banque d’Angleterre s’est repris en soulignant que cette récession n'est ''pas aussi grave que la Grande dépression''. Il est d'une précision presque chirurgicale en décrivant les mauvais côtés, mais reste évasif lorsqu'il s'agit d’être rassurant : ''des signes encourageants d'expansion dans l'industrie et les exportations britanniques se font sentir".

''Cadeau de Noël''

 

Mervyn King était le second gouverneur de la Banque d’Angleterre à se rendre au TUC depuis sa création il y a 142 ans. Pour expliquer cela, on est tenté d’imaginer des dizaines d’anciens gouverneurs menottés dans les coulisses du TUC avec un agent de police essayant de calmer l’otage gesticulant : ''non, vous n’irez pas sur la scène, vous allez nous les énerver''.

 

Derek Barnett, président de l’association des commissaires de police, avait peut-être raison lorsqu’il prédisait que la baisse des fonds accordés à la police augmenterait l’insécurité. Avec un brin d’humour désespéré, il a même ajouté que la suppression de 400 000 postes prévue dans le plan d’austérité serait ''Noël pour les criminels''. La preuve déjà, avant même l’exécution du plan ? Apparemment, l’effectif des forces de l’ordre était tellement réduit cette année, qu'elles n’ont pas pu empêcher Meryn King de monter sur scène.

 

Mais les policiers se sont peut-être tiré une balle dans le pied. ''C’était pour moi un exercice de frustration complet. Mervyn King n’a donné aucune réponse'', a estimé Alexis Chase, du syndicat Unite. Si le gouverneur de la banque d’Angleterre a réussi à démotiver les troupes, ça ne sera pas d’une grande utilité à la police et à ses revendications

 

mbillon@france24.com

 

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