Visite historique de Benoît XVI

Benoit XVI entame ce jeudi une visite historique de quatre jours au Royaume-Uni. C'est la première visite d'Etat d'un pape depuis 500 ans. Pourquoi cette visite, quels enjeux et quelles tensions accompagnent le chef de l'Eglise catholique en terres anglicanes ?

 

 

 

 

Benoît XVI entame jeudi 16 septembre une visite de quatre jours au Royaume-Uni. Cette première visite du souverain pontife en terre britannique – la seconde d’un pape depuis que le roi Henri VIII a rompu avec l’Eglise de Rome en 1534 – fait couler beaucoup d’encre.

 

Le coût de la visite, notamment, est jugé trop élevé par les Britanniques. 77 % d’entre eux estiment que les contribuables ne devraient pas payer pour ce séjour, la Grande-Bretagne ne comptant que 10% de catholiques romains. Initialement estimé à 8 millions de livres, les Britanniques pourraient devoir contribuer jusqu’à 10 millions de livres, selon Downing Street.

 

L’obligation de payer pour assister aux messes prononcées par le pape n’est pas non plus du goût de tous. Les pèlerins devront débourser jusqu’à 30 euros pour se rendre, par exemple, à la béatification du cardinal John Henry Newman à Birmingham le 19 juillet. Mais selon le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, ‘’les moins aisés seront dispensés de paiement’’.

 

Benoît XVI effectue cette visite alors que l’Eglise anglicane est en pleine crise. Une frange de la communion pourrait faire sécession pour rejoindre l’Eglise catholique romaine : les Anglo-catholiques. Ils refusent certaines décisions prises par le synode, notamment l’ordination des femmes évêques. Le pape a promis de les accueillir sans remettre en cause leur liturgie. Mais Tom Heneghan, spécialiste des religions, a expliqué à France 24, ‘’beaucoup n’oseront pas sauter le pas car ils perdraient leur logement de fonction et leur salaire’’.

 

Les scandales de la pédophilie pourront difficilement être ignorés par le Benoît XVI. Ils devraient d’ailleurs rencontrer plusieurs victimes d’abus sexuels durant son séjour. En avril 2010, la Conférence épiscopale d’Angleterre et du pays de Galles avait publié une demande de pardon sans précédent pour les abus sexuels commis dans l’Eglise.

 

Pour la responsabilité de l’Eglise dans ces scandales mais aussi pour son ‘’intolérance’’ en matières de mœurs (contraception, avortement, droits des homosexuels, etc.) plusieurs mouvements laïcs ou religieux voient d’un mauvais œil ‘’l’honneur’’ de l’accueil officiel réservé au pape. Une lettre publiée par le quotidien The Guardian exprime ces nombreuses critiques allant jusqu’à rejeter la qualité de chef d’Etat du souverain pontife, la qualifiant de ‘’mascarade’’. Plusieurs manifestations pourraient compliquer la visite de Benoît XVI. Un service d’ordre est mobilisé sur tout son trajet.

 

Le premier ministre David Cameron estime malgré tout que cette visite du souverain pontife est ‘’historique’’ et représente ‘’un grand honneur’’ pour le pays. ‘’C’est une opportunité unique pour rendre hommage au travail considérable que les différentes communautés religieuses effectuent’’.

 

Durant son séjour, Benoît XVI devrait rencontrer, dans des visites séparées, David Cameron et son vice-ministre, Nick Clegg, ainsi que la reine Elisabeth II, chef historique de l’Eglise anglicane.

 

 

 

mbillon@france24.com

 

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