Fin des allocations familiales universelles
La coalition commence à égrener des mesures pour préparer les Britanniques au plan d’austérité qu’elle détaillera à la fin du mois. Déjà, des voix s’élèvent.
Il ne fait pas bon être riche en temps de crise. D’habitude, l’expression ‘’on ne prête qu’aux riches’’ est de rigueur. Mais en période d’austérité, on prend aussi aux plus aisés. C’est ce qu’essaient de faire – avec pertes et fracas – les gouvernements français et britannique.
En France, le gouvernement compte entailler, ébrécher – ou tout autre verbe du champ lexical guerrier – le bouclier fiscal. Les hauts revenus seront taxés, à hauteur de 41%, et non plus 40%. Certains appellent même à une suppression pure et simple du bouclier.
De l'autre côté de la Manche, la coalition a décidé de limiter les aides accordés aux familles, a annoncé Georges Osborne lundi 4 octobre. Celles-ci ne pourront pas toucher plus de 500 livres par semaine, ce qui peut signifier une perte allant jusqu’à 300 livres.
Le but de la coalition est de réguler l’Etat providence qui rend, dans certaines circonstances, le chômage et ses subventions plus attractifs qu’un emploi.
Mais ce qui dérange le plus les Britanniques, c’est la fin annoncée des allocations familiales universelles. Depuis 1946, chaque famille recevait entre 13 et 20 livres par semaine et par enfant. A partir de 2013, les foyers dont un parent gagnera plus de 44.000 livres par an (51.000 euros) se verront retirer ces prestations. Environ 1,2 millions de familles seraient concernées, ne faisant économiser qu’un million de livre à la sécurité sociale.
David Cameron a décrit cette décision comme ‘’dure mais juste’’. Dure oui. Juste ? Pas au goût de tous. Outre le parti travailliste, l’Institut d’études fiscales (IFS) l’a décrite comme ‘’injuste’’. Il est vrai que cette mesure permettra aux familles dont les deux parents travaillent et cumulent un revenu total de 86.000 livres par an, par exemple, de continuer à toucher les allocations. En revanche, le foyer qui n’aura qu’un parent actif mais gagnant 45.000 livres, ne pourra plus toucher ces prestations. Tim Loughton, le secrétaire d’Etat à la famille, s’est lui-même empressé de dire que cette mesure pourrait être peaufinée.
Ces deux annonces de Georges Osborne servent de test à la coalition avant d’annoncer les détails du plan d’austérité le 20 octobre prochain. Elle s’est engagée à ramener le déficit budgétaire britannique (10,1% du PIB) dans les clous (3%) d’ici la fin de la législature, en 2015.
mbillon@france24.com
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