Grèves : une question de culture?
La France se prépare dès lundi soir à une grève reconductible dans ses transports en commun. Les syndicats protestent contre la réforme des retraites. En Grande-Bretagne, la coalition compte aussi entamer ce genre de réformes. Mais les Britanniques ne manifestent pas, du moins pas encore, car le principe d'une action nationale et générale contre l'austérité a été adoptée.
Des deux côtés de la Manche, la réforme des retraites fait grincer des dents. En France, le gouvernement veut repousser l‘âge de la retraite à 62 ans. En Grande-Bretagne l’âge légale est de 65 ans depuis 2006, et la coalition envisage le retarder d’au moins deux ans.
Face à cette perspective, les syndicats britanniques expriment de plus en plus leur mécontentement. Mais s’ils ont menacé d’organiser une série de ''grèves coordonnées'' lors de leur assemblée générale annuelle le 13 septembre dernier, pour l’instant, ils n’agissent pas. Ils attendent les détails des mesures du plan d’austérité qui sera annoncé par Georges Osborne le 20 octobre prochain.
''Une fois les coupes, les économies et les réformes clairement définis, les Britanniques risquent de se réveiller'', explique Fabrice Bensimon, professeur de civilisation britannique à l’Université Paris IV, invité sur la chaine française de France 24. Une éventualité à laquelle ne croit pas Sarah Pickard, maître de conférences en civilisation britannique à Paris III, invitée sur la chaine anglaise de France 24. ''Les gouvernements travaillistes de Tony Blair et Gordon Brown avaient déjà prévenus que l’âge de le retraite devrait être encore repoussé'', explique-t-elle.
Selon Sarah Pickard, les Britanniques auraient des difficultés à organiser des grèves nationales pour une question d’organisation : ''il n’y a pas de cohésion parmi les syndicats, ce qui est pourtant indispensable pour mettre en place des manifestations coordonnées''. Dans les années 80, les réformes de Margaret Thatcher ont aussi ''rendu éminemment compliquée l’organisation et la tenue de grèves'', explique de son côté Fabrice Bensimon. Mais selon l’universitaire, la raison principale pour laquelle les Britanniques ne manifestent pas est qu’ils ''sont simplement conscients que protester ne changerait rien''.
Paru sur www.france24.com/fr le 11 octobre 2010
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