David Cameron comparé au maréchal Pétain

Parce qu’il n’a pas pu faire plier l’Europe, David Cameron s'est vu comparé au chef du gouvernement de Vichy par un Lord conservateur. Dans un remake au goût douteux, le premier ministre/général Pétain aurait mis un genou à terre devant l’Europe/l’Allemagne nazie en acceptant d’augmenter sa contribution au budget de l’Union européenne/en acceptant l’armistice.

 

Après les ‘’grèves à la française’’, voici la lâcheté ‘’à la Vichy’’. Décidément, les Britanniques ont le don pour retenir le pire de la France. Ils ont aussi le don de l’exagération, car c’est à cause de l’augmentation du montant de la cotisation britannique au budget de l’Union européenne que le premier ministre s’est fait traité de collaborationniste par un Lord conservateur.

 

Limiter la casse

 

Dans l’Hexagone, on utilise avec parcimonie toute allusion au régime pétainiste et les Britanniques connaissent bien notre réticence. Le choix de cette référence par Lord Tebbit est donc d’autant plus révélateur de l’euroscepticisme des Tories.

‘’[David Cameron] peut effectivement se retrouver isoler. Mais il ferait mieux de retourner se battre plutôt que d’accepter un arrangement à la Vichy, et prétendre conserver sa souveraineté tout en s’inclinant devant la volonté de l’Europe’’, a déclaré Lord Tebbit.

 

Hier, lors d’un sommet de l’Union Européenne, David Cameron a dû céder sur la contribution de la Grande-Bretagne au budget de l’UE. Elle augmentera pour tous les membres de 2,9%. En 2010, la part britannique s’élevait à 3 milliards d’euros pour un budget total de 140 milliards d’euros. Le premier ministre britannique avait pourtant, à l’origine, demandé ‘’un gèle ou une baisse’’ de la cotisation.

 

Le Premier ministre britannique, avec d’autres chefs d’État et de gouvernement,

ont cependant réussi à limiter la casse. Le parlement européen s’était prononcé pour une augmentation de 6%. Williams Hague, le ministre des affaires étrangères a félicité son premier ministre pour cette diminution. On est loin de l'autoritaire ''I want my money back'' de Margaret Thatcher.

 

Vengeance sur le Traité de Lisbonne ?

 

Les conservateurs basent leur euroscepticisme sur leur peur de l’ingérence européenne dans les affaires intérieures. David Cameron, durant sa campagne et depuis qu’il est à Downing Street, a toujours pris soin de ménager son parti, quitte à mettre son vice-premier ministre, Nick Clegg, en difficulté auprès de son parti europhile.

 

Cette concession risque d’attiser la méfiance des Tories à un très mauvais moment. Les chefs d’État et de gouvernements européens se sont prononcés cette semaine pour une modification du Traité de Lisbonne afin d’y intégrer un filet de sécurité pour les pays au bord de la faillite. Ils espèrent cependant pouvoir éviter de soumettre le nouveau texte au référendum.

 

David Cameron, alors qu’il était encore chef de l’opposition, avait promis de remettre en cause la ratification britannique du Traité, effectuée par le parlement et non par référendum populaire. Le texte ayant été accepté par tous les États de l’Union avant sa prise de fonction, il n’a pas pu tenir sa promesse. Si une nouvelle mouture du Traité de Lisbonne doit être ratifiée, le texte pourrait ne pas passer entre les mailles du filet britannique, surtout si les conservateurs se servent de ce vote pour se venger.

 

mbillon@france24.com

 

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