Irlande : Pourquoi les Britanniques sont furieux
Les Britanniques reprochent le montant de l’aide que la coalition a décidé d’accorder à l’Irlande et les Conservateurs lui reprochent de se soumettre à l’Europe.
Pas contents ! Les Britanniques ne sont pas contents ! Ils reprochent à leur Premier ministre son rôle dans le prêt accordé à l’Irlande dimanche soir. La critique s’articule en deux pôles : le montant de la participation britannique et le choix du gouvernement de s’insérer dans le mécanisme européen.
Le montant de la participation. Sept milliards de livres ! C’est le montant que la coalition a décidé de verser à l’Irlande. Ce n’est qu’un dixième des 77 milliards de livres (environ 90 millions d’euros) du total de l’aide européenne, mais c’est un million de plus que ce que le plan d’austérité avait permis d’économiser. En d’autres termes, les Britanniques avaient déjà du mal à se serrer la ceinture pour le bien-être futur de leurs enfants, mais ils ont encore plus de mal à le faire pour leur tumultueux voisin irlandais. Georges Osborne a beau dire que l’Irlande est ‘’un ami dans le besoin’’, la pilule passe difficilement. D’autant plus que les économistes ont déjà fait le calcul, l’aide coûtera plus de £300 à chaque foyer britannique.
Le mécanisme de l’aide. Les British reprochent aussi à David Cameron d’avoir mis ungenoux à terre devant l’Europe en acceptant de s’insérer dans le mécanisme d’aide européen. ‘’Nous ne devrions pas payer pour l’Irlande reste dans l’euro. Si nous voulons résoudre la crise, nous devons aider l’Irlande en lui donnant l’argent qui lui permettra de sortir de l’euro. Les difficultés qu’elle rencontre aujourd'hui ne se résoudront que lorsqu’elle retrouvera sa propre monnaie’’, explique Douglas Carswell, parlementaire conservateur.
Et puisqu’il faut que les Britanniques boivent le calice jusqu’à la lie, les Irlandais peuvent aussi se targuer d’avoir conservé son taux d’imposition peu élevé. Les entreprises ne paient que 12,5% de taxes. Une carotte de taille pour les inciter à continuer à s’installer sur les terres du Tigre celtique dans l’espoir de le ressusciter. Les Britanniques voient cela comme une forme de concurrence déloyale.
Les critiques fusent sur David Cameron donc, mais pas uniquement de la part des Travaillistes, loin de là même ! Ed Miliband rentre tout juste de son congé paternité et est trop occupé à reprendre les reines de son parti. Et ce sont bien les Conservateurs les plus euro-septiques. Ce sont eux les plus mécontents du mécanisme européen. Au milieu, les Libs Dems hésitent entre leur satisfaction d’un plan européen et leur déception face à la note salée.
Mais la colère n’a pas complètement cassé l’ambiance, les projecteurs sont toujours majoritairement sur le mariage du Prince Williams et Kate Middleton, désormais prévu pour le 29 avril prochain. Il fallait bien ça pour remonter le moral des Britanniques. En France, on aurait déjà crié à la théorie du complot !
mbillon@france24.com
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