Le vent de la contestation

Les étudiants anglais maintiennent la pression contre la réforme des frais d’université qui doit être étudiée à la Chambre des Communes, jeudi 9 décembre. La coalition prévoit de presque doubler les frais dans les universités anglaises, et même de les tripler dans certains cas.

 

La Chambre des Communes vote ce jeudi sur la réforme des frais d’inscription à l’université. Un projet qui demeure majoritairement impopulaire auprès des étudiants. Si la loi passe, les jeunes devront débourser entre £6000 et £9000 dès 2012 (soit entre7160€ et 10 740€), au lieu de £3290 (soit 3920€) aujourd’hui. Cette réforme ne concerne que les étudiants anglais. Les frais des jeunes Gallois et Nord Irlandais demeureront à £3290 et, pour l’instant, les Ecossais bénéficient d’une inscription gratuite. Plusieurs manifestations ont déjà eu lieu à Londres et dans d’autres grandes villes d’Angleterre rassemblant jusqu’à 50 000 jeunes, selon le syndicat étudiants NUS.

 

‘'Le gouvernement démissionne devant sa responsabilité qui est de financer l’éducation et la formation dont nous avons désespérément besoin alors que tous les autres pays investissent dans le futur. Aujourd’hui, pour nous remettre à flot économiquement, nous avons besoin de mobilité sociale et d’enrichissement culturel. Nous ne pouvons accepter et nous n’accepterons pas cette vision détestable pour notre avenir’’, explique Aaron Porter président du NUS.

 

Mais pour Wendy Piatt, la directrice générale du Russell Group, une confédération regroupant 20 des plus grandes universités du Royaume-Uni, la réforme est une chance pour le système universitaire anglais et les jeunes générations. Elle permettra ‘’de fournir une éducation de meilleure qualité, et à un plus grand nombre d’étudiants’’. Wendy Piatt estime d’ailleurs que, grâce au système de remboursement qui sera mis à en place, ‘’les étudiants les moins aisés pourront plus facilement aller à l’université’’.

 

Le texte prévoit en effet que les étudiants n’auront pas à débourser la totalité de la somme avant de s’inscrire mais uniquement lorsqu’ils seront entrés sur le marché du travail et à la condition qu’ils gagnent plus de £21 000 euros par an. Aujourd’hui, le plafond obligeant au remboursement d’un emprunt étudiant est de £15 000.

 

Il y a un ‘’gros problème de communication de la part de la coalition’’, explique Sarah Pickard, maître de conférences à Paris III et spécialiste de la jeunesse britannique. Mais elle se réjouit cependant de l’investissement des étudiants dans ce combat. ‘’D’ordinaire, ils sont plutôt passifs. Par exemple, lorsque Tony Blair a augmenté les frais d’inscription en 2006, ils n’ont pas bougé !’’. La sociologue ne justifie pas pour autant les violences qui ont émaillé les manifestations. Elle leur préfère les occupations pacifiques de locaux, comme l’ont fait les étudiants de Cambridge durant 11 jours avant d’être délogés la semaine dernière.

 

Les étudiants maintiennent la pression jusqu’au vote. Mercredi, ils étaient encore des milliers à manifester an Angleterre et en Ecosse. Le vote de jeudi sera donc crucial pour l’avenir des jeunes, mais aussi pour celui de la coalition gouvernementale. Plusieurs parlementaires conservateurs et libéraux démocrates ont annoncé qu’ils voteraient contre la réforme, rejoignant ainsi la position des travaillistes.

 

 

 

mbillon@france24.com

 

Paru sur le site de France 24

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