Alan Johnson a renoncé à ses fonctions de ministre fantôme de l’Economie, jeudi. Peu de gens au Labour le regretteront, notamment parce qu’il est remplacé par Ed Balls, l’adversaire malheureux d’Ed Miliband à la tête du parti.

Il a jeté son tablier jeudi soir. Alan Johnson quitte son poste de ministre de l’Economie dans le gouvernement fantôme d’Ed Miliband. S’il évoque des raisons personnelles – sa femme aurait eu une aventure avec l’agent de sécurité de son époux – certains émettent des doutes : il n’aurait pas été à la hauteur du job.

‘’Ce poste demandait une connaissance approfondie du sujet, une intelligence aiguisée et une éthique à toute épreuve. [Alan Johson] n’avait aucune de ces qualités. Qui plus est, il n’a fait aucun effort pour s’améliorer mais se reposait entièrement sur son charme nonchalant. (…) Johnson a récompensé la confiance [que Miliband lui offrait] en étant incompétent et en lui portant préjudice’’, estime Jenni Russell sur son blog du Evening Standard.

Mais pour Ed Miliband ‘’Alan Johnson était parfait pour ce poste. S’il démissionne, c’est uniquement pour des raisons personnelles qui n’ont rien à voir avec ses compétences’’.

‘’L’Economie pour les débutants’’

Pourtant Alan Johnson n’a pas entamé ses fonctions sous les meilleures hospices. Les couloirs des journaux et des arcanes politiques bruissaient de la rumeur selon laquelle Ed Miliband n’aurait choisi Johnson que pour éviter Yvette Cooper ou Ed Balls. Celui contre qui il s’était battu lors des élections internes aurait pu lui faire de l’ombre, Miliband aurait donc choisi un ‘second couteau’. Mais Ed Balls n’envisageait pas les difficultés économiques britanniques sous le même angle que son chef. Selon lui, le parti n’avait pas à s’excuser pour la situation que Gordon Brown laissait ne quittant Downing Street. Mais il estimait que quelques restrictions budgétaires seraient nécessaires pour redresser la situation.

Johnson lui-même ne s’est jamais dit très à l’aise avec cette fonction. Lorsqu’un journaliste lui demandait, peu de temps après sa nomination, quelle est la première chose qu’il comptait faire, il avait répondu : ‘’Acheter un livre d’apprentissage comme ‘L’Economie pour les débutants’’’. Il avait pourtant occupé des fonctions ayant trait à l’économie dans les gouvernements Blair et Brown, notamment Secrétaire d’Etat au Travail et aux Retraites.

‘’Un ministre qui ne sait pas compter’’

Cela ne l’a cependant pas empêché de faire des gaffes assez compromettantes comme lorsqu’il y a quelques semaines, un journaliste lui demande le taux de contribution des employeurs aux assurances et qu’il répond entre 20 et 21% alors que le taux est en fait de 12,8%. L’intervieweur avait d’ailleurs cru bon d’ajouter : ‘’Vous avez encore beaucoup de choses à apprendre pour faire ce travail’’.

David Cameron aussi n’a pas hésité à de faire un bon mot sur le chancelier fantôme tout en égratignant Ed Miliband au passage : ‘’Nous avons donc écopé d'un ministre de l’Economie fantôme qui ne sait pas compter et un chef du parti Travailliste qui ne compte pas’’.

‘’Un choix courageux’’

Ed Miliband a donc pris acte de la démission d’Alan Johnson et a choisi de le remplacer par… Ed Balls. Le chef du Labour a finalement décidé de tenter sa chance auprès d’un homme plus crédible et respecté dans le domaine de l’économie.

‘’Miliband prend un risque mais c’est un choix courageux. Il aurait pu choisir Douglas Alexander ou Yvette Cooper. Il a préféré donné le poste le plus important du parti à une personne dont la loyauté ne peut être mise en doute. Une opposition intelligente et coordonnée est essentielle au fonctionnement démocratique’’, explique Jenni Russell.

Les premiers temps de la direction d’Ed Miliband n’ont pas été salués avec beaucoup d’enthousiasme par les Britanniques ni par les membres du parti Travailliste. Avec un poids lourd comme Ed Balls désormais dans son équipe, le Labour va peut-être reprendre sa place au centre de l’échiquier politique.

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Vidéos:

L'annonce de la démission d'Alan Johnson par Ed Miliband

Un portrait d'Ed Miliband

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