Alors que Londres tente de se réconcilier avec Moscou, le ministre des affaires étrangères russe, en visite à Londres, a lourdement critiqué l’attitude de la Grande-Bretagne envers le Moyen-Orient.

La lune de miel suivant la réconciliation entre la Russie et la Grande-Bretagne aura été de courte durée voire inexistante après de la visite du ministre des Affaires étrangères russe, hier à Londres. Sergey Lavrov a fortement critiqué l’attitude britannique vis-à-vis du ‘’Printemps Arabe’’ lors d’une conférence de presse commune avec son homologue, William Hague.

Le ministre russe reproche à la coalition gouvernementale et aux Etats-Unis leur soutien aux révolutions arabes. ‘’Tout appel à la révolution au Moyen-Orient est contre-productif’’, estime-t-il. La proposition d’un ‘’schéma de démocratie (…) finira par se retourner contre’’ les donneurs de conseils, a-t-il ajouté.

Le ministre en veut pour preuve la pression que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et leurs alliés ont mis sur Gaza afin qu’elle organise des élections. Le scrutin s’est conclu par la victoire du Hamas et la communauté internationale a imposé des sanctions aux territoires palestiniens.

Plus de sanction contre l’Iran

Sergey Lavrov n’approuve pas non plus les sanctions qui sont imposées à l’Iran pour la poursuite de ses projets nucléaires. Elles provoquent, selon lui, des ‘’problèmes sociaux’’. Il a d’ailleurs ajouté que la Russie n’apporterait pas son soutien à de nouvelles sanctions, et que le problème iranien devra être réglé par voie diplomatique.

Ce remontage de bretelle va-t-il freiner David Cameron la prochaine fois qu'il voudra décrocher le téléphone rouge qui vient d’être rebranché entre Downing Street et le Kremlin? Rien n'est moins sûr. Le gouvernement s'est dit ravi de cette réconciliation officielle. La ligne rouge était parasitée depuis 2006, lorsque l’ancien espion du KGB, Alexander Litvinenko, avait été assassiné à Londres.

Après ces remontrances, Sergey Lavrov a malgré tout eu droit une dégustation de whisky dans le centre de Londres, et il n’a plus émis aucune critique envers les Britanniques. L’agenda de William Hague était peut-être tout simplement mal ficelé.

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Marie.billon@gmail.com