''Rebels and Traitors'', de Lindsey Davis

Lindsey Davis a réussi à peindre une fresque de la première révolution anglaise avec force et détails. A travers les personnages de ‘’Rebels and traitors’’, le lecteur suit, avec plus ou moins de facilité, les événements de cette période mouvementée.

 

                             

C’est une plongée haletante et passionnante au cœur de la Première révolution anglaise qu’offre Lindsey Davis dans ‘’Rebels and Trators’’. Elle y dépeint et raconte le Royaume-Uni qui s’entre déchire entre 1641 et 1649, à travers le quotidien de multiple personnages qu’elle suit pendant 25 ans.


Tous les côtés du conflit, toutes les opinions – ou presque - sont évoquées. On s’attache à Gidéon, l’imprimeur qui s’engage comme soldat républicain dès le début des troubles avant d’appartenir à la New Model Army de Cromwell, puis aux Niveleurs (ou Levellers), peu aimés du Protecteur. On suit aussi Orlando Lovell, royaliste sans scrupule, proche des princes et des conspirateurs, qui après les défaites des partisans de la monarchie, fuit en Europe pour comploter pour la restauration du jeune Charles II.


Gidéon et Orlando poursuivent un idéal qui les oppose mais ils ont en commun leur amour pour une femme, Juliana. Epouse d’Orlando Lovell, elle n’a d’autre choix que de partager l’opinion royaliste de son époux. Elle représente aussi toutes ces femmes abandonnées par leur conjoint partis à la guerre.

 

Lorsqu’Orlando fuit pour le continent, elle reste sans nouvelle de lui durant des années, élevant seuls ses enfants et se débrouillant pour survivre avec le peu d’argent et de revenus que sa famille et Orlando lui ont laissé. Comme beaucoup de femmes, sans nouvelles de son époux pendant plus de 3 ans, elle était autorisée à se remarier. Mais la mort du mari n’est souvent jamais confirmée. Parfois même, il réapparait des années plus tard. Et dans ce cas, le premier contrat de mariage doit être honoré…


Juliana est à la croisée de tous les chemins dans ce roman. Proche des royalistes avec Orlando puis des républicains avec Gidéon, son attentisme lui permet de survivre à travers le conflit.


Mais à côté de ses acteurs directs de la révolution, Lindsey Davis offre aussi une peinture de l’Angleterre du milieu du XVIIème siècle. Celle de la misère ordinaire accentuée par la violence des conflits et des pillages des armées. La jeune Kinchin – qui change au moins cinq fois d’appellation car elle ne connaît pas son nom de baptême – est l’emblème de cette Angleterre pauvre. Elle fuit le sac de Birmingham pour devenir bandit de grand chemin puis prostituée et, pour finir, tenancière d’un pub à Londres.


Suivre ces trois personnages, et tous ceux qui gravitent autour d’eux – un couple d’Irlandais, des bandits de grands chemins, des officiers et généraux qui ont réellement existé et qui ont véritablement fait l’histoire – conduit le lecteur à travers plus de deux décennies de troubles et de guerre civile.


Roman ou livre d’histoire ?


Si le roman est passionnant, la lecture n’en est pas toujours aisée. Alterner récits fictif et historique peut être une combinaison passionnante, mais le trop de détails des batailles perd le lecteur. Sommes-nous dans un livre d’histoire ou dans un roman ? Celui qui s’attend à lire un roman avec la révolution en toile de fond, fera l’expérience d’une lecture quelque peu chaotique.

 

En revanche, celui qui prend l’ouvrage pour en savoir plus sur la révolution anglaise à travers le doux chemin d’un roman, se satisfera des détails. La plupart des grandes batailles sont soit sitées soit éticuleusement racontées, et les plus grands acteurs du conflits sont présents presque à chaque pages.

 

Le lecteur/historien restera par contre très certainement sur sa faim en refermant le livre. Lindsey Davis semble, au premier abord, nous promettre un récit allant des prémices de la guerre civile jusqu’à l’exécution de Charles Ier, puisqu’elle ouvre le roman sur son exécution. Mais il continue au-delà. Aux vues de tous les détails qu’elles donnent sur les problèmes et les faiblesses du Commonwealth, on s’attend à aller jusqu’à sa chute. Mais on est obligé de refermer le roman sur l’Histoire inachevée sous prétexte que l’histoire – le récit – se prête bien à une fin mélodramatique.


marie.billon@gmail.com

 

''Rebels and Traitors'', Lindsey Davis, Century Edition, 2009
 

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