Pour Kate et William, la Monarchie envisage un (petit) lifting

La règle de succession édictant qu'un garçon hérite en priorité du trône britannique, au détriment de ses sœurs ainées, pourrait être annulée. C'est un cadeau que Buckingham Palace voudrait offrir au Prince William et à Kate Middleton pour leur mariage, le 29 avril prochain. Mais il risque d'arriver avec quelques mois de retard, voire pas du tout.

 

Pour survivre, la Monarchie britannique a bien compris qu'elle devait se moderniser. La reine en a fait l'amer constat lors de la mort de la Princesse Diana, en 1996. Buckingham Palace avait alors refusé de mettre les drapeaux en berne pour une ex princesse, et Elisabeth II avait réagit à l'ancienne, en terrant tous sentiments humains derrière les murs de son palais.


Ce temps-là est révolu. La famille royale envisage désormais de réformer ses us et coutumes avant même que nécessité ne fasse loi.


Samedi 16 avril, le gouvernement a annoncé qu'il étudiait une modification de la règle d'accession au trône. Pour l'instant un fils est toujours prioritaire, même s'il a une ou plusieurs soeurs aînées, c'est la règle de primogéniture masculine.

 

Geste de modernité


Pour que le premier enfant de Kate Middleton et du Prince William puisse hériter du trône, quel que soit son sexe, le protocole devrait être modifié. Un geste de modernité pour un couple moderne.


"Le gouvernement reconnaît que les règles pourraient être discriminatoires", a indiqué un porte-parole de la coalition. On ne sait pas si les deux jeunes gens ont réclamé eux-mêmes cette réforme. Mais elle avait déjà été envisagée en 2005 sous Tony Blair. Des discussions avaient alors été menées par Lord Falconer, mais l'idée avait été abandonnée puisqu'aucun des princes n'était marié.


La reine aurait donné son accord de principe pour cette réforme, et Nick Clegg, en charge des reformes constitutionnelles, étudie en ce moment même la question. "Si le Prince William et Catherine Middleton donnaient d'abord naissance à une fille, je pense que la plupart des gens trouverait juste et normal qu'elle puisse un jour devenir la reine de ce pays", a expliqué le vice-premier ministre.

 

Longues consultations


Mais ce n'est pas une mince affaire, car le Royaume-uni n'est pas le seul pays à devoir être consulté pour cette réforme historique, les quinze autres pays du Commonwealth doivent eux aussi donner leur accord. Ce qui peut rendre les délibérations très longues.


"Des discussions ont été entamées avec les pays (...) qui seraient directement concernés par une modification des règles, a expliqué le porte-parole du gouvernement. Elles se poursuivent mais il serait inapproprié d'en révéler des détails pour le moment".


Hostiles à la réforme

 

A cause de ces difficultés, David Cameron ne serait pas favorable à cette reforme. Alors que le Royaume-Uni se sert la ceinture pour sortir de la crise, il y a d'autres priorités, estimerait-il. C'est aussi l'opinion de l'Australie et du Canada, deux pays du Commonwealth.


Mais le temps n'est pas le seul obstacle. The Act of Succession n'a pas de rétrograde que la primogéniture masculine. Il interdit aussi à un catholique romain d'accéder au trône. Une décision prise peu de temps après le règne traumatisant pour les Anglicans et les protestants de Mary la Catholique, plus connue sous le nom de Bloody Mary, la fille aînée d'Henry VIII, père de la reforme anglicane.


Certains Républicains pourraient aussi voir dans cette reforme fondamentale l'occasion de sortir de la Monarchie. Ils sont notamment très nombreux à le vouloir en Australie, dont la Premiere ministre, Julia Gillard.


Les consultations et négociations promettent donc d'être longues et pourraient, selon certains, durer plusieurs années. C'est pourtant la possibilité de la naissance d'une petite princesse dans l'année à venir qui presse le Palais et Nick Clegg. La question devrait être étudiée lors de la prochaine réunion des pays du Commonwealth en automne prochain.

 

marie.billon@gmail.com

 

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