The gallows curse, un roman rose sombre

‘’The gallows Curse’’ se partage deux héroïnes, Elena et la mandragore. Une cohabitation rendue possible par le décor historique posé par Karen Mailtand : les cinq ans que l’Angleterre a passé sous Interdit pontifical de 1208 à 1213.

 

                       

 

Les éditions Penguin présentent ''The gallows curse’’ comme un livre ‘’claustrophobe, sinistre et extrêmement sombre’’. Un vaste programme et de grandes promesses à tenir auprès de qui aime la littérature gothique à l’anglaise. Mais le choix de la couleur rose pale pour la couverture de l’ouvrage semble en revanche faire chavirer le roman vers le gothique lolita.


Karen Mailtand a peut-être puisé dans ces deux antagonismes pour écrire ‘’The gallows curse’’. L’histoire est entre le roman de jeune fille – on suit Elena dans son histoire d’amour, ses idéaux et ses déboires– et le roman noir à tendance mystique. Car si Elena semble être le personnage principal, c’est bien la mandragore qui lui vole la vedette. Entre chaque chapitre, et à la première personne du singulier, cette plante naissant aux pieds des pendus révèle sa nature et nourrit les mythes qui l’entourent. C’est elle qui mène la danse macabre, paternité oblige.


Il y a encore un troisième volet au roman de Karen Maitland : la dimension historique. L’auteure situe son histoire en 1210, en plein milieu de l’Interdit que le pape a jeté sur toute l’Angleterre sur fond du pouvoir brutal du roi Jean sans terre. Cette période de 6 ans durant lesquelle on vivait et mourrait sans les sacrements fut une véritable épreuve pour l’Angleterre de l’époque. Les disfonctionnements sociétaux et spirituels engendrés sont bien montrés par l’impossibilité qu’a Elena d’épouser Athan puis de baptiser leur fils.

 

Rose et noir


Mais cette période n’est pas qu’un décor, elle est l’élément perturbateur. Un homme, Gérald, meurt sans confession. Les superstitions remplaçant aisément la religion, son ami Rafael veut ôter les pêchés de son ami en les reversant sur une autre personne. Ce sera Elena qui devra porter le poids des violences de l’ancien soldat, mais sans le savoir. C’est pour l’aider à surmonter les douleurs que lui inflige le port de ces lourdes fautes, qu’Elena se tourne vers la magie et se lie à la mandragore. Mais la plante ne laisse jamais son propriétaire tant qu’il ou elle n’a pas obéit au seul souhait qu’elle émet. Ce sera tout le dilemme d’Elena.


Romance, magie plus ou moins noire, et Histoire se mêlent avec habileté dans ‘’The gallows curse’’. Mais sans les fleurs bleues qui virevoltent autour d’Elena et de son amour, l’ouvrage aurait vraiment pu être ‘’claustrophobe, sinistre et extrêmement sombre’’. Entre fleurs bleues et couverture rose, on a parfois du mal à dénicher la noirceur promise. Mais c’est souvent le cas dans les romans gothique anglais, une histoire d’amour rosit la noirceur du décor. Alors puisque la couleur est annoncée en couverture le lecteur sait à quoi s’attendre.

 

marie.billon@gmail.com

 

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