Le Royaume-Uni inaugure une association internationale pour les droits LGBT
Paru sur Têtu.com. Lancée mardi à Londres, l'association Kaleidoscope a pour but de coordonner la lutte contre les discriminations et pour les droits des LGBT, notamment dans l'ex-empire colonial britannique.
Elton John et George Michael main dans la main pour le lancement d'une association internationale de lutte contre l'homophobie. Mardi, les deux chanteurs britanniques ont participé au gala d'inauguration de Kaleidoscope au parlement britannique de Westminster.
La Kaleidoscope Diversity Trust se veut une association d'un nouveau genre. Elle a été crée parce que «beaucoup d'entre nous ont estimé qu'il était temps de créer une structure qui coordonne les efforts effectués partout dans le monde» explique Lance Prince, membre fondateur et ancien conseiller en communication de Tony Blair.
Aider les activistes locaux
«Dans certaines régions d'Afrique, du Moyen-Orient et des Caraïbes, il est toujours dangereux d'être homosexuel. Des personnes sont exécutées. Les agressions homophobes, les viols et les meurtres ne sont que trop fréquents. Mais il y a des gens courageux et des groupes qui essaient de défendre les droits des gays. S'ils demandent notre aide, et si nous sommes en mesure de la donner, nous remplirons la mission de Kaleidoscope», poursuit-il. Pas d'interventionnisme donc, l'association veut surtout apporter une aide aux activistes locaux.
Kaleidoscope vise tout d'abord l'abolition de la criminalisation de l'homosexualité, qui existe dans 38 des 54 pays membres du Commonwealth. Dans la plupart de ces pays, les lois datent de la période coloniale, et elles n'ont pas été abrogées quand l'indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni s'est effectuée.
Lois coloniales
De nombreux assassinats et agressions ont eu lieu ces dernières années dans certains pays du Commonwealth, en particulier sur le continent africain et notamment en Ouganda, où le magazine Rolling Stone a dévoilé les noms de plusieurs homosexuels avec le titre «Pendez-les». Au Nigéria, Bisi Alimi, membre fondateur de l'association, a été le premier Nigérian à avoir fait son coming out à la télévision. Il a été attaqué dans sa propre maison de Lagos, et a fui son pays pour l'Angleterre.
Mais Kaleidoscope ne se cantonnera pas au Commonwealth, elle veut aussi prêter main forte au tiers des pays du monde entier qui, selon ses chiffres, ont des lois discriminantes.
«Phare contre les discriminations»
Pour parvenir à son but, l'association entend utiliser des moyens de pressions économiques et politiques. Elle a déjà obtenu le soutien des trois principaux partis politiques britanniques et du Premier ministre.
«Le Royaume-Uni doit être un phare pour la lutte contre les discriminations», a ainsi déclaré David Cameron. Il a aussi précisé que si le pays a fait «beaucoup de progrès pour les LGBT, il ne faut pas oublier le chemin qu'il reste à parcourir chez nous».
Aider les demandeurs d'asile
Et justement, Paul Canning, qui a participé à la création de Kaleidoscope et qui défend les droits des demandeurs d'asile LGBT, regrette l'attitude de Londres face à certains demandeurs. Il a notamment cité le cas de l'Ougandais Robert Segwanyi, qui a «fui la prison et les tortures» de son pays pour se réfugier en Angleterre. Mais les autorités n'ont pas répondu positivement à sa demande d'asile.
A l'intérieur du Royaume-Uni, Kaleidoscope a déjà annoncé qu'elle n'empiéterait pas sur les plates-bandes de Stonewall, qui se bat pour le droit des LGBT dans le pays depuis 1989.
Paru sur Têtu.com le 15 septembre 2011
marie.billon@gmail.com
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