Il avait publié, sur le réseau social Twitter, des propos homophobes qui attaquaient Gareth Thomas, l'ancien rugbyman gallois ouvertement gay. Le footballeur anglais Lee Steele a, sans hésitation, été renvoyé par son club d'Oxford City.

On ne prend plus à la légère l'homophobie dans le sport en Grande-Bretagne. Moins de 48 heures après avoir écrit un tweet homophobe visant l’ancien joueur  de rugby gay Gareth Thomas, le footballeur Lee Steele a été renvoyé de son club, Oxford City, équipe de 7e division qui joue dans un championnat mêlant footballeurs semi-professionnels et amateurs.

Alors que l'ancien capitaine du XV gallois participe actuellement à la version britannique de l’émission Big Brother, l’attaquant anglais a composé ce message sur le site de microblogging: «Je n’aimerais pas être dans le lit à côté de celui de Gareth Thomas. Cadenasser mon cul.»

«Lee Steele devait payer son erreur de jugement».

Informé de ce tweet, les instances du club d’Oxford City se sont immédiatement réunies et ont décidé, hier, de mettre un terme à son contrat. Le manager du club, Mike Ford, a annoncé que se séparer de Lee Steele avait été l’une des choses les plus difficiles qu’il ait eu à faire, mais que le club avait pris la bonne décision: «Lee Steele devait payer son erreur de jugement. Il a fait un commentaire homophobe, mais cela ne signifie pas qu’il est homophobe», a-t-il cependant tenu à nuancer au micro de la BBC.

Ni Lee Steele ni Gareth Thomas ne se sont exprimés sur cette affaire pour l’instant. Pour sa part, l’ancien international de rugby anglais Ben Cohen, qui a monté une fondation pour combattre l’homophobie, a estimé sur la BBC: «Quand vous êtes sportif, vous êtes un modèle, les gens vous estiment». Précisons que l’ancien joueur n’avait pas appelé au renvoi de Lee Steele, préférant voir dans l’affaire une leçon à apprendre.

Le football plus homophobe que le rugby?

Gareth Thomas a mis un terme à sa carrière en 2011, deux ans après avoir fait son coming out. A cette occasion, l’agent Max Clifford avait déclaré que si l’homosexualité était bien acceptée dans le milieu du rugby, ce n’était pas le cas dans celui du football. Il avait affirmé au quotidien The Independent que si un joueur de foot faisait son coming out, «sa carrière serait terminée. (…) L'homophobie dans le football est aussi forte qu’il y a dix ans».

Le tweet du footballeur Lee Steele est la preuve que l’homophobie est effectivement encore présente dans ce sport. Mais la réaction extrêmement rapide du club d’Oxford City démontre aussi que les instances footballistiques ne veulent plus se contenter du constat défaitiste qu’avait fait Max Clifford il y a moins de 3 ans.

Paru sur Tetu.com, jeudi 12 janvier 2012, à 18h05

marie.billon@gmail.com