DSK personna non grata à Cambridge
Un syndicat étudiant de l’Université de Cambridge a lancé une pétition contre la venue de DSK. Le 9 mars, il est censé donner une conférence sur l’économie mondiale, mais le syndicat s’y oppose à cause de ses déboires judiciaires.
L’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Khan, a été invité par le syndicat, Cambridge Union Society (CUS), pour donner une conférence sur « l’état de l’économie mondiale », le 9 mars prochain. Mais la section femme d’un autre syndicat étudiant, le CUSU (Cambridge University Student’s Union), a lancé une pétition pour empêcher sa venue.
« Donner à cet homme la possibilité de s’exprimer lui confère une légitimité publique au moment où il est à nouveau interrogé par la police, » estime Ruth Graham, le porte-parole de CUSU.
Le CUSU a envoyé une lettre ouverte au CUS estimant que « cette invitation trahit un scandaleux désintérêt pour les survivants de violences sexuelles parmi les étudiants ».
Certains professeurs ont pris le parti du CUSU, comme Thomas Lalvee, enseignant l’Histoire : « Le syndicat ferait mieux de le désinviter car même s’il vient, nous ne le laisserons parler », dit-il.
Mais selon le CUS, les déboires judiciaires de DSK ne diminuent pas sa crédibilité en tant qu’économiste. « Le syndicat est fier d’être un forum pour la liberté d’expression. Nous pensons que chacun a le droit de dire ce qu’il pense quelles que soit ses idées, ses origines ou ses actions passées. La seule chose qui importe est l’intérêt que représente l’orateur pour nos membres. Inviter une personne n’est en aucun cas une marque de soutien (…). »
Certains étudiants s’accordent avec le CUS et accusent le CUSU de faire obstruction aux libertés d’expression et d’éducation : « Je ne vois pas en quoi empêcher qu’un débat ait lieu, sur quelque sujet que ce soir, est quelque chose dont on peut être fière. De quel droit voudriez-vous m’empêcher de lui poser les questions que je veux lui poser ? ».
Le 24 février, la pétition avait reçu 355 signatures. Pour l’instant, le CUS refuse donc d’annuler cette conférence dont l’organisation avait débutée avant que l’affaire du Carlton ne prenne cette nouvelle tournure. Dix-neuf jours après cette conférence, si elle a lieu, DSK, a rendez-vous avec les juges.
marie.billon@gmail.com
0 Comments
Poster un nouveau commentaire