Jeux Olympiques de Londres: la maison des LGBT ne verra pas le jour
La Pride House et ses 18 jours de festivités prévus durant les JO de Londres n'auront finalement pas lieu. Malgré les nombreux soutiens, les organisateurs n'ont pas réussi à récolter assez de fonds.
Ce devait être l’événement gay des JO, ce sera finalement un faux départ. La Pride House de Londres n'ouvrira pas ses portes. Du 27 juillet au 12 août, elle devait accueillir des athlètes, touristes et officiels, pour trois semaines de promotion de la diversité et de la lutte contre l’homophobie dans le sport. Des débats mais aussi des événements sportifs et culturels devaient occuper les jardins de Clapham, au sud de Londres.
Manque de financements
Un e-mail des organisateurs, qui a fuité dans la presse britannique, explique cette annulation par «une combinaison de manque de parrainages et d’absence d’événement vedette». La compagnie en charge d’organiser le festival, PAPA, a, de son côté, estimé qu'«après l’annulation de la participation de l’artiste qui devait tenir la tête d’affiche, le projet n’a pas pu se relever et n’était plus commercialement viable».
C’est donc surtout par manque de ressources que l’événement n’aura pas lieu. Pourtant, la Pride House avait reçu des soutiens de poids, notamment Elton John, l’activiste Peter Thatchell, et même le maire de Londres, Boris Johnson. Mais si le comité Olympique organisateur (Locog) était favorable à cet événement, il ne faisait cependant pas partie du calendrier officiel. Il devait d’ailleurs se dérouler à plus de 15 kilomètres du village olympique.
La première à Vancouver en 2010
Le pôle tourisme de la mairie de Londres, London & Partners, regrette cette annulation mais assure que la municipalité de Clapham n’est pas responsable de cette situation. En janvier une association locale, «Friends of Clapham Common», avait estimé que l’événement allait être un «aimant pour les éléments indésirables de la communauté gay», avant de s’excuser.
La Pride House devait être la première maison gay des JO d’été, la toute première ayant été ouverte pour les Jeux d’hivers de Vancouver en 2010. Son but était de marquer le pas afin que cet événement sportif à dimension mondiale soit toujours associé à la lutte contre l’homophobe.
Une Pride House moins ambitieuse?
«Ce n’est pas sans avoir investi des efforts considérables que nous avons essayé de faire fonctionner ce projet», a expliqué à la presse Chad Molleken, le directeur exécutif de la Pride House. Les organisateurs n’étaient pas disponibles ces derniers jours pour répondre à TÊTU.
L’association LGBT Stonewall espère, de son côté, qu’une Pride House, même moins ambitieuse, verra le jour car «très peu de choses, sinon rien du tout, ont été faits pour promouvoir ou s’adresser à la communauté» durant les Jeux. Les organisateurs n’ont en effet pas encore baissé les bras: «Nous cherchons toujours des solutions alternatives, un autre lieu ou tout autre chose, a insisté Jocelyn Wudel, coordinateur du projet. Ce ne sera pas à Clapham, mais nous essaierons de monter cette Pride House.»
Paru lundi 30 avril 2012, sur Tetu.com
marie.billon@gmail.com
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