Il n’y a pas que les médailles olympiques qui valent de l’or, les fameuses torches valent aussi leur pesant de cacahuètes. Les 8.000 porteurs britanniques, parcourant chacun un kilomètre et demi la torche à la main, peuvent rapporter le flambeau chez eux après leur course. Il leur suffit de payer £215, environ la moitié du prix de fabrication d’une torche, pour en devenir les heureux propriétaires. Mais la vente aux enchères d’une torche datant des jeux de 1948 pour la modique somme de £5.400 l’an dernier, a donné des idées à certains. Quelques dizaines de porteurs de torches ont décidé de vendre leurs « râpes à fromage » sur le site de vente aux enchères en ligne, eBay. Une idée qui n’a pas toujours été bien accueillie.

Pour les heureux porteurs de la torche olympique, courir n’est peut-être pas le plus difficile… C’est savoir que faire du flambeau en rentrant à la maison le soir qui est un vrai casse-tête
Malgré son surnom, ce serait dommage de s’en servir comme d’une râpe à fromage, on ne peut pas non plus la transformer en vase à cause de ses trous, ni en bougie, en cas de court circuit, la torche ne s’allumant qu’une seule fois
Au lieu de la planter à côté du canapé du salon, quelques uns ont donc décidé de la mettre sur eBay
Certains la vendent pour se faire de l’argent de poche, d’autres pour soutenir une association
Il faut dire que les relayeurs ne sont pas tous des personnalités comme David Beckham, la plupart ont été sélectionnés pour leur engagement dans leur communauté par exemple
Une adolescente de 19 ans a donc décidé de vendre sa torche au profit de l’association créée pour son frère jumeau qui s’est suicidé, et les  enchères se sont envolées jusqu’à $230.000…
Mais c’était trop beau pour être vrai, l’acheteur qui avait fait la meilleure offre était en fait un imposteur
Reste que toutes les enchères ne sont pas en toc…quelques torches se vendent pour de bon et pour plusieurs milliers de livres
Certains Britanniques ont crié au scandale estimant que ce n’était pas un comportement très sportif
Mais le comité organisateur a confirmé que les porteurs pouvaient faire ce qu’ils voulaient de leur torche, précisant quand même qu’il espérait qu’elles trouvent un « bon foyer »
Il faut dire que le Comité ne pouvait pas tenir un autre discours… lui-même compte vendre aux enchères environ 1.000 des torches que les coureurs n’ont pas voulu racheter
En fait, le Locog vendra à peu près tout ce qui aura constitué les JO de Londres, des balles de tennis aux ordinateurs qui ne serviront plus
De quoi déculpabiliser les coureurs qui hésitaient à vendre leur maillot de relayeurs en même temps que leur torche

Chronique diffusé sur RFI, le 3 juillet 2012