Fifty Shades of Grey : le livre qui sort le porno S&M du placard

Après Harry Potter, la littérature britannique connaît un autre succès planétaire. Cette fois-ci, c’est loin d’être un livre pour enfant, mais il appartient quand même à la catégorie « littérature spécialisée » : « Fifty Shades of Grey » est un roman érotique sadomasochiste. Un riche homme d’affaires, Christian Grey, initie Anastasia, une jeune fille naïve, au sexe SM. E.L. James a vendu plus de 20 millions de copies du premier opus de sa trilogie à travers le monde en six mois. Un succès qui n’étonne qu’à moitié, on savait déjà que les livres érotiques d’Harlequin se vendaient très bien, mais on n’avait pas encore vu des dizaines gens lire ces romans dans le métro ou à la terrasse d’un café londonien. Les femmes, puisqu’ils leurs sont destinés, les lisaient en secret. Ce n’est pas le cas de Fifty Shades of Grey, le livre se dévore aux vus au sus de tous.

Chronique diffusée sur RFI, le 24 juillet 2012

 

 


Fini le « No sex please, we’re British »
Ces dernier temps, il est littéralement impossible de prendre le métro sans voir quelqu’un avec un exemplaire de Fifty Shades of Grey
Le livre qui a fait entrer la littérature érotique dans la catégorie du « normal »
Il est presque étonnant de ne pas avoir lu les aventures sadomasochistes d’Anastasia et Christian Grey
La narratrice, la jeune fille elle-même, découvre le monde du BDSM en même temps que les lecteurs, et c’est ce qui fait le succès du livre
Selon certains chroniqueurs, le fait qu’Anastasia ne soit pas qu’un objet sexuel mais qu’elle réfléchisse à ce que ces différentes expériences signifient pour elle, est la grande nouveauté de ce roman
Pourtant, le vieux schéma est toujours en place : l’homme est le Dominant, la femme, la Soumise
Ce n’est finalement pas l’histoire qui est nouvelle, c’est plutôt l’accueille qu’elle a reçu du public
Si une femme peut lire ce roman en pleine heure de pointe dans le métro, c’est qu’elle n’a pas honte de l’intérêt qu’elle porte à l’histoire et donc au sexe
Fifty Shades of Grey serait donc une œuvre féministe, elle est d’ailleurs très peu critiquée par les activistes
Et pourtant, on commente ce livre partout : sur les plateaux télés aux heures de grande écoute, jusque dans les pages des journaux les plus classiques
Un traitement inédit pour un livre érotique, et ce n’est pas pour ses qualités littéraires qu’on en parle…
Les commentateurs en fait, s’étonnent de s’étonner : on pensait que la société britannique ne réservait plus aux hommes le droit d’aimer le sexe, mais apparemment, la victoire n’était pas encore gagnée
Traiter l’ouvrage de « Mommie porn », « porno pour maman », en serait la preuve, on ne parle de « porno pour papa »… c’est bien que l’engouement des femmes pour ce libre gêne encore
On le voit notamment aux Etats-Unis, ou plusieurs Etats ont interdit sa commercialisation.

 

marie.billon@gmail.com

Comments or opinions expressed on this blog are those of the individual contributors only, and do not necessarily represent the views of FRANCE 24. The content on this blog is provided on an "as-is" basis. FRANCE 24 is not liable for any damages whatsoever arising out of the content or use of this blog.
0 Comments

Poster un nouveau commentaire

Le contenu de ce champ ne sera pas montré publiquement.
  • Aucune balise HTML autorisée

Plus d'informations sur les options de formatage

CAPTCHA
Cette question vous est posée pour vérifier si vous êtes un humain et non un robot et ainsi prévenir le spam automatique.