L'école buissonière : une affaire policière
Pour lutter contre l’absentéisme scolaire, la petite commune d’Amesbury, dans le sud de l’Angleterre, a pris des mesures radicales : elle a fait appel à la police. Depuis la mi-juin, les écoles donne les noms des absents non justifiés à la police qui se charge d’aller chercher chez lui le candidat à l’école buissonnière. En Angleterre, l’école est obligatoire jusqu'à 16 ans, mais chaque jour, 50 000 élèves manquent à l’appel sans raison valable. L’expérience menée à Amesbury est en cours d’expérimentation mais pourrait s’étendre dans le pays.
La prochaine fois que tu es absent, j’appelle la police
Une menace qui paraît bien exagérée mais qui est pourtant bien réelle à Amesbury
Fini le petit caïd qui défit la maîtresse quand elle lui demande pourquoi il était absent au contrôle de la veille
Désormais, chaque matin les écoles donnent une liste des élèves absents sans raisons valables à la police qui se charge d’appeler chez eux
Si l’enfant s’est octroyé une grasse matinée en pleine semaine, les parents doivent le tirer du lit et une voiture de police l’attendra devant la maison pour l’escorter à l’école
Il devra alors écouter le sermon d’une assistante sociale tout le long du trajet
Sans réponse, les policiers ne se contenteront pas d’attendre devant la porte que l’enfant sorte, ils viendront eux-mêmes le chercher dans la maison
Pour l’instant, la démonstration de force n’a été que peu de fois utilisée, la menace semble suffire dans la plupart des cas
La police tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’humilier l’enfant devant ses camarades, ni les parents devant les voisins qui verraient une voiture de police devant la maison
Le dispositif est là pour menacer plus que pour exécuter.
Pourquoi alors mêler la police à ces affaires d’écoliers ?
Parce que absentéisme va souvent de pair avec petite délinquance, résume un inspecteur local
Les adeptes de l’école buissonnière sont souvent ceux qui causent des problèmes parce qu’en étant dehors, ils n’ont rien à faire de particulier et ont tendance à faire des bêtises
Le dispositif fait donc parti de la mouvance : mieux vaut prévenir que guérir
Mais si la menace du bobby qui vous attrape par le fond du pyjama n’est pas assez grande, la loi classique s’appliquera
Les parents du récalcitrant peuvent être condamnés à payer une amende voire même à de la prison, si l’enfant récidive
En 2006, un couple de Newport aurait été condamné à 4 mois de prison pour n’avoir pas réussi à envoyer leur fille à l’école
Sur 7 mois, elle n’avait été présente que six jours
Chronique diffusée sur RFI, le 19 juillet 2012
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